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DE HENRI III. [1589] 4<>5
œuvre pour les conserver et mettre en liberté. Ce qui seroit mal-aisé à croire, s'il n'avoit été témoigné par la bouche de ces honnêtes dames, lesquelles, avec exaltation et louanges à Dieu, le contèrent à une honnête demoiselle de mes amies, de laquelle je l'ai appris.
Le mercredy 5 juillet, les cordeliers ôterent la tête à la figure du Roy, qui étoit peint à gendux, priant Dieu auprès de sa femme, au-dessus du maître-autel de leur eglise; et les jacobins barbouillèrent tout le. visage d'une pareille figure du Roy en leur cloitre. Belle occupation de gens qui n'ont que faire, et ouvrage digne de moines.
. Le vendredy 7 juillet, quelques troupes de la Ligue entrerent par force dans Villeneuve Saint George, et firent mille brutalités et inhumanités. Il n'y avoit ni ordre ni discipline militaire en l'armée du duc de Mayenne, ni seulement apparence de religion : car quoiqu'ils se dissent catholiques, ils ne laîssoient point de manger publiquement de la chair aux jours deffend us; et pour prouver leur impiété, ils contraignoient les prêtres, le poignard sur la gorge, de baptiser (car ils, usoient de ce mot) les veaux, moutons, cochons, etc., et leur donner les noms de carpes,brochets, barbeaux; et sur les plaintes qu'on en faisoit au duc de Mayenne, qui ne le pouvoit ignorer, il répondoit : «Il faut pa-« tienter, j'ai besoin de toutes mes pieces pour vaincre « le tyran. »
Le Roy étant à Estampes (0 reçut les nouvelles de son excommunication, qui le fâchèrent fort; et le dit au roy de Navarre son beau-frere, qui lui dit qu'il n'y avoit
(*) Estampes : Le Roy i'en étoit rendu maitre peu de jour» auparavant.
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